# 9 - Billet d'humeur - Serge GONNELAZ

Publié le par Section Syndicale CFDT Valeo Isle d'Abeau

Comment se positionner ?
En marge du tract de la Cfdt sur les salaires, dénonçant ostensiblement la valeur des augmentations sur le site de l'Isle d'Abeau notamment les 12€ minimum, je pense qu'il est important de ne pas faire fi des autres problèmes rencontrés par vos délégués.
Comment se positionner ? Voilà une question, la question essentielle. Elle revient tel un leitmotiv à chacune des actions que nous avons à mener, qu'elle soit d'ordre public, ou individuelle.
Mercredi soir dernier, une partie infime de délégués sur le site, en équipe de nuit, ont appelé à un arrêt de travail pour dénoncer la journée de solidarité. Comment réagir, suivre pour être sur de ne pas se tromper (se tromper à plusieurs atténue l'erreur), camper une position définie au risque de se trouver désavouer par une frange des salariés.
La décision prise par les élus Cfdt en équipe de nuit a été, à mes yeux exemplaire. Se refuser à suivre le mouvement, mais pas seulement, ils ont étayé leur position, prenant la parole pour défendre une position nette, se refusant à entrer dans un « combat » inutile et quoiqu'il en soit perdu d'avance. Ils ont tenu compte des réalités de l'entreprise, sachant que la priorité se trouve aujourd'hui à un niveau autre, faire grève pour faire grève ou simplement pour « emmerder le patron » ne parait pas réfléchit. La Cfdt au niveau nationale a demandé la grève pour le 12 mai, nous n'avons pas suivi et nous nous en expliquons, ce qui suit apporte une partie de la réponse.
Avant, je veux éclaircir la position de la Cfdt du site. Lors du Comité d'établissement du 30 avril 2008, j'ai fait part au DRH du site, qu'en demandant l'avis des élus du CE sur cette décision unilatérale de placer la journée du 12 mai comme journée de solidarité, il se plaçait hors du champ légal. Les textes législatifs prévoient l'ouverture d'une négociation entre direction et partenaires sociaux pour décider de la date et de la manière dont nous comptons « donner » 7 heures de travail au titre de la journée de solidarité. Avec trois possibilités : travailler un jour férié, donner un jour de RTT ou récupérer tout au long de l'année l'équivalent de 7 heures. Sans accord, il revient au DRH de décider de la journée de solidarité. Voilà j'ai fait le tour de la question. Je reviens à l'essentiel.
Jeudi 15 mai, va se jouer une partie importante au Comité d'établissement. Les élus Cfdt savent qu'une décision « importantissime » va peut être chamboulé l'entreprise et par la même mettre à mal certains salariés. Je veux parler du secteur Usinage.
Notre rôle se situent là, LES décisions syndicales vont être extrêmement importantes, nous n'avons pas le droit de nous tromper, on nous attend, direction et salariés, puisque nous sommes aujourd'hui, les seuls à nous être engager, en CE et par écrit sur cette « affaire » du secteur Usinage.
Nous aurons à nous positionner clairement, soit en faveur, soit en défaveur, mais la priorité reste et restera toujours pour la Cfdt de savoir expliquer LE pourquoi de nos décisions. Elles doivent être claires, tout d'abord pour les salariés que nous représentons, mais aussi pour l'interlocuteur en face de nous, c'est-à-dire la direction.
Lorsque l'on est élu, le plus facile et le moyen de ne prendre aucun risque et de toujours se positionner contre le patron, la Cfdt n'est pas et ne sera jamais comme cela. Jeudi, nous aurons du mal à éclairer notre position, il va nous falloir réfléchir, discuter, débattre, entre élus, bien sur, mais aussi avec les salariés du secteur concerné. Tout doit être pesé, toutes les décisions envisagées, et quand je dis toutes je veux bien évidemment parler des pires. Les pires pour la Cfdt ne sont peut être pas les pires pour tous (je ne parle pas de la direction).
C'est peut être là que nous allons être jugé à notre valeur, c'est ce genre de dossier qui montrera notre réel engagement syndical.
Concilier défense des intérêts des salariés et vie économique de l'entreprise. Voilà sans doute la partie la plus intéressante du rôle des élus, mais malheureusement elle est éclipsée par une fausse image que les salariés se font du rôle de l'ELU.
Je vous donne rendez-vous très prochainement, le secteur Usinage nous donnera l'occasion de rediscuter du sujet.
Serge GONNELAZ - Secrétaire de la SSE Cfdt

Publié dans cfdt-valeo-ida

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